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Sous les cerisiers en fleurs (1975)

Ce film forme un diptyque avec le précédent Himiko. Là où ce dernier termine, le 20ème siècle, celui-ci commence. Donc, des cerisiers en fleurs pour commencer et les tokyoïtes venus fêter l'évènement, hanami. Une voix off explique que ces fameux cerisiers en fleurs ne furent pas toujours fêtés. Il fut un temps où une légende racontait qu'on devenait fou en passant sous ses arbres à ce moment de l'année. Après cette courte intro, le récit nous amène à l'ère Edo à la même saison. Dans un massif montagneux, un homme, particulièrement viril, enlève une belle jeune femme après avoir assassiné son mari et leur serviteur. S'ensuit une étrange histoire d'amour entre ces 2 êtres que tout oppose. L'homme bourru (Tomisaburo Wakayama) semble venir d'un autre temps, peut-être celui d'avant la civilisation. Il s'habille avec des peaux de bêtes, a 6 femmes. S'il vit dans une maison, celle-ci est abandonnée et il est évident qu'il ne l'a pas construite. La valeur de l'argent lui est inconnue. Son physique massif, chevelu et poilu rappelle celui de l'ethnie Aïnous au Japon, les 1er habitants de l'archipel. A l'inverse, la femme (Shima Iwashita) est un être raffiné, au faîte de la mode citadine. Personnage énigmatique et fascinant, est-elle un songe ? A-t-elle une consistance réelle ? Peut-être est-elle un esprit de la montage oublié des hommes. Quoiqu'il en soit, elle prend l'ascendant dans le couple. Obsédé par cette femme, l'homme obéit à toutes ses demandes jusqu'à partir à la capitale et couper les têtes des patriciens de la ville. Obsédée par ces têtes décapitées, la femme joue avec sous forme de jeux de rôle et ne cesse d'en demander plus. Elle semble se moquer de cette nouvelle société et de ses valeurs. La fin n'apportera pas de réponses mais restera longuement en tête.
Un film en forme d'énigme, moins théâtrale que le précédent, plus facile d'accès.