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Le Matin de la famille Osone (1946)

Très beau film humaniste tourné juste après la guerre. Dans cette chronique se déroulant sur 3 ans, de 1943 à 1946, Kinoshita suit le destin d'une famille libérale, une veuve et ses 4 enfants dont 1 fille, confrontée à un oncle militaire et autoritaire. Le réalisateur démonte parfaitement l'idéologie militariste, viriliste et machiste, qui a mené le Japon au bord du gouffre. Face à ce terrible parent, les réactions des membres de la famille seront toutes différentes. Le cadet sera facilement endoctriné alors que l'aîné sera interné pour son antimilitarisme. Les personnages parfaitement écrits représentent différentes facettes du Japon de l'époque, sans pour autant faire catalogue. Le personnage le plus touchant me semble être celui du fils passionné de peinture. La discussion avec sa mère où il avoue sa peur de ne pas revenir du front, donc de la mort, et de ne pas devenir peintre, est déchirante. Certains dialogues peuvent paraître un peu didactiques mais l'humanité du film gomme ces défauts minimes. Bien sûr cette famille ne sortira pas indemne de la Seconde Guerre mondiale mais la fin représente paradoxalement une note d'espoir, voire d'optimisme, Le Matin de la famille Osone représente aussi l'aube d'un nouveau Japon.